Regards croisés sur les équipes d’accueil

Publié le 18 novembre 2019
Recherche

A l’image de l’offre de formation, la recherche à l’INU Champollion porte la marque de la pluridisciplinarité. Les trois équipes d’accueil reconnues par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche regroupent 20 chercheurs qui mènent des travaux de recherche fondamentale et appliquée, et développent une recherche partenariale en lien avec le monde socio-économique.

« Au-delà de la source de financements importante qu’ils représentent pour nos projets, ces partenariats sont l’occasion d’un partage de compétences entre nos chercheurs et nos partenaires à l’origine d’un enrichissement mutuel, explique Philippe Guillot, directeur de la recherche. Ils permettent aussi à de jeunes chercheurs de se former. Nos laboratoires accueillent une dizaine de doctorants en permanence, cet aspect d’accompagnement est essentiel. ». Présentation des trois laboratoires et de leur activité.

Diagnostic des plasmas hors équilibre (DPHE)

Optimiser les performances des sources plasmas

Cette équipe qui réunit 7 chercheurs permanents et 4 doctorants a été créée en 2006. Elle développe des applications utilisant les plasmas comme moyen de substitution aux produits chimiques dans le cadre de projets en lien avec la biologie ou avec la chimie. Ces travaux touchent à des domaines aussi variés que l’agroalimentaire (éliminer des bactéries ou des champignons), l’agriculture (modifier la germination d’une plante), la décontamination biologique de surfaces liquides (traitement de l’eau) ou solides (verre, métal, plastique). L’équipe travaille également sur des techniques d’analyse de précision pour détecter la présence de résidus dans des liquides ou des matériaux.

« La notoriété croissante du laboratoire fait que nous sommes de plus en plus souvent sollicités pour des partenariats, explique Philippe Guillot, le directeur de l’équipe. Nous communiquons également beaucoup sur nos travaux, notamment en participant à des conférences internationales. C’est un moyen important d’identifier les problématiques et de se faire connaître. »

Parmi les réussites du laboratoire, le dépôt de trois brevets dans le cadre d’un partenariat avec Saint-Gobain dans le domaine des lampes planes sans mercure, ou encore des dispositifs innovants de traitement de liquides et de semences.

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Sciences de la cognition, technologie, ergonomie

Le contrôle cognitif comme objet d’étude

C’est le plus récent des laboratoires de l’INU Champollion, créé en 2016. « Nous sommes 8 permanents et 4 doctorants, principalement issus de la psychologie. Notre objet de recherche est la compréhension du cerveau et les fonctions mentales les plus évoluées. Nous nous demandons comment améliorer le fonctionnement cognitif de toute personne pour ensuite développer des applications dans le domaine de l’industrie ou de la santé », explique son directeur Julien Cegarra.

Parmi les partenariats en cours, l’équipe travaille avec l’IMT Mines Albi, l’INRS et deux PME du secteur du transport sur le développement d’un logiciel de planification qui permettra d’améliorer les performances et la sécurité des chauffeurs. Elle a aussi un contrat dans l’aéronautique avec Dassault et Airbus pour planifier le travail des opérateurs sur la chaîne de fabrication et adapter l’environnement de travail pour répartir au mieux la charge de travail et préserver la santé des salariés. Toujours dans l’aéronautique, le laboratoire mène un projet avec le ministère de la Défense, l’ENAC et l’ISAE pour mesurer les réactions psychologiques des pilotes et identifier quand ils sont en difficulté afin de proposer des solutions dans le cockpit. Dans le domaine de la santé, des études portent sur les effets du sport dans la prévention du vieillissement.

« Dans tous ces projets, nous apportons notre expertise de la conscience de l’humain, une compréhension de la complexité, des activités, des besoins, pour développer des systèmes d’aide à la décision, améliorer les conditions de travail, contribuer à la sécurité aérienne. Si des structures ont des problématiques liées à la cognition, nous sommes là pour les travailler avec elles. »

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Biochimie et toxicologie des substances bioactives

Aux deux extrémités de la vie d’un médicament

Créée en 2016, l’équipe développe deux axes de recherche fondamentale aux deux extrémités de la vie du médicament. En amont, elle recherche de nouvelles molécules actives à partir de l’étude de liquides biologiques d’animaux. Le laboratoire est le seul en France et l’un des 5 dans le monde à travailler sur le venin de fourmi. Il a déposé un brevet sur un principe actif antibactérien et anticancéreux, qui pourrait être utilisé dans des traitements d’immunothérapie. En aval, il s’intéresse aux résidus médicamenteux, à leur concentration dans les cours d’eau et à leurs effets sur les écosystèmes.

Les résultats de ces travaux donnent lieu à des partenariats publics et privés pour leur valorisation. « Sur l’axe aval, nous travaillons par exemple sur des stations d’épuration, sur lesquelles nous réalisons des études environnementales et qui peuvent améliorer leurs procédés. C’est le cas avec la ville d’Albi ou avec un hôpital qui a sa propre station. Cela peut aussi intéresser des industriels », détaille Florence Geret, directrice adjointe de l’équipe. « Quand nous avons découvert une molécule, il faut savoir à quoi elle va servir, complète Michel Treilhou, le directeur du laboratoire. Nous travaillons pour cela avec d’autres laboratoires, et nous sommes accompagnés par la SATT (société d’accélération du transfert de technologies), qui nous met en relation avec des start-up. » Localement, le laboratoire a aussi noué un partenariat avec la société albigeoise Phodé pour des études pharmacocinétiques. « Cela donne du sens de travailler avec le tissu local, nous contribuons ainsi au développement du territoire », conclut Michel Treilhou.

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